Le 1er avril

Après la tempête, sans date (photo National Museum of Women in Art)

« Laissez-moi vous dire, cher Grand Maître, l’émotion indicible que m’a fait éprouver votre cri de justice. Je ne suis qu’une femme et je ne puis rien dire moi ; mais je suis angoissée, je suis hantée, et votre belle page d’hier a été pour ma réelle souffrance un réel soulagement.[…] A vous que j’aime depuis si longtemps, je dis merci, merci de toutes les forces de mon intention douloureuse, qui me crie il y a crime, il y a crime !
Merci Emile Zola, merci Maître aimé. Merci, merci au nom de l’éternelle justice. »
Sarah Bernhardt, 1898

Sarah Bernhardt (1844-1923)

Fille de courtisane et de père inconnu, Sarah Bernhardt devient une actrice et une tragédienne que le XIXe siècle célèbre comme la plus grande. Ce « monstre sacré » joue les rôles les plus prestigieux du répertoire, dirige plusieurs théâtres, collectionne les amant(e)s, a un garçon, se marie et sillonne le monde entier avec sa propre troupe ; elle fait fortune. Bernhardt défend le capitaine Dreyfus avec Zola. Elle reçoit la légion d’honneur en 1914.
A tous ces talents s’ajoute celui de sculptrice confirmée qui expose régulièrement ses œuvres à Paris et à New York. Portraits expressifs, figures littéraires pleines d’émotion, personnages traités avec humour, dont le célèbre Fantastique Inkwell, autoportrait comme sphinx. Autodidacte, Bernhardt révèle un don véritable dans l’art de sculpter et la liberté de style. Son autobiographie paraît en 1907.


Fantastique Inkwell, autoportrait comme sphinx, 1880 (photo Johncoulthart.com)


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